Climatisation l’été et chauffage à outrance l’hiver sont de gros consommateurs d’énergie. De plus, leur utilisation pollue l’air de la maison.
Pour être bien chez soi, il existe pourtant d’autres solutions ; le puits canadien -encore appelé puits provençal- est l’une d’entre elles.
Qu’est-ce que c’est ?
Le puits canadien fonctionne sur le même principe que la géothermie, c’est-à-dire la température du sol. Ce système permet de récupérer la chaleur ou la fraîcheur du sol de façon à réchauffer ou refroidir la maison.
En effet, passée une certaine profondeur, la température du sol est plus fraîche que celle de l’air extérieur en été et plus chaude en hiver. L’intérêt est donc de prélever cette relative fraîcheur ou chaleur du sol pour atteindre une température idéale de confort dans la maison.
Les performances du système en été sont très impressionnantes : il est possible de gagner jusqu’à 8°C par rapport à la température extérieure, et ce même en cas de très forte chaleur. Ainsi, même si la température extérieure avoisine les 30°C, le puits canadien peut permettre de garder son intérieur à 22°C. La climatisation devient alors totalement superflue.
En hiver, les résultats sont moins spectaculaires. Toutefois, le réchauffement est bien réel et le chauffage n’a plus besoin de tourner à plein régime. De belles économies énergétiques et financières. Il est possible d’économiser jusqu’à 20% sur sa facture de chauffage.
Comment fonctionne le puits canadien ?
L’air extérieur est aspiré par un tuyau qui a une prise d’air dans le jardin et court sous la terre à environ 2 mètres de profondeur. Au contact du sol, l’air se charge en chaleur ou en fraîcheur et il est soufflé dans la maison. Un petit ventilateur à la sortie du tuyau dans la maison peut augmenter l’efficacité du puits canadien.
Les bons conseils avant de se lancer
L’idéal, c’est de penser au puits canadien avant même de faire construire sa maison. Son intégration est alors beaucoup plus simple et beaucoup moins chère. Il est également judicieux de faire installer un puits canadien si l’on doit faire une extension à sa maison (terrasse, véranda,…) ou si l’on fait construire une piscine car il n’y a alors que quelques tranchées supplémentaires à creuser.
Le choix du tuyau ne se fait pas à la légère. Il a été démontré que le tuyau idéal pour ce type d’échanges thermiques a un diamètre d’environ 160 mm. D’autre part, le matériau qui compose le tuyau est également très important. En effet, celui-ci ne doit pas être poreux car dans certaines régions, le sol peut être chargé en radon, un gaz dangereux et cancérigène qui se répand alors dans la maison par la ventilation du puits canadien.
En définitive, le tuyau utilisé, de préférence en polyéthylène, doit pouvoir résister à l’écrasement dû au poids de la terre, résister à des déformations du terrain sans rompre, résister à la corrosion ainsi qu’à un traitement chimique ou thermique visant à détruire d’éventuelles bactéries.
La paroi interne doit être lisse afin d’éviter la stagnation d’eau et le développement de bactéries. A ce titre, les tuyaux utilisés pour enfouir des câbles électriques sont une bonne solution car ils sont relativement résistants, annelés à l’extérieur ce qui permet d’augmenter les échanges thermiques (plus grande surface en contact avec la terre) et lisses et enduits d’une couche riche en ions argent bactéricides à l’intérieur.
Il vaut mieux choisir un tube en un seul morceau et éviter les joints de raccordement. Cependant, la longueur des tuyaux devant être de 25 à 30 mètres, si des joints sont nécessaires, il faudra accorder un soin tout particulier à leur étanchéité. Il est d’autre part possible d’installer sous terre plusieurs tuyaux en parallèle afin d’augmenter l’efficacité du système et d’éviter les joints.
Contrairement à ce qui est normalement préconisé, il est conseillé d’obstruer les bouches d’aérations si un puits canadien est en fonctionnement. De cette manière, la VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) prélèvera l’air expulsé par le puits et non celui venant directement de l’extérieur.