Ca y est ! Vous voilà parents ! C’est une joie indescriptible tant elle est immense ; un bonheur pur et simple.
Mais avec ce bonheur arrivent aussi inévitablement fatigue, responsabilités, changements physiologiques et physionomiques… bref, tout un tas de raisons qui font que vous n’avez pas vraiment le cœur à la bagatelle. Enfin, vous, il serait plus juste de dire nous, les femmes ; car s’il est vrai que les hommes subissent aussi un peu la fatigue au tout début (et encore, à condition que leur femme n’allaite pas), ils ne sont pas bien longtemps perturbés par cette nouvelle arrivée au foyer et retrouvent bien vite leurs instincts naturels. Et c’est bien là tout le problème.
L’inquiétude comme premier réflexe
Nombreux sont les couples où, bien que le temps passe, le désir ne renaît pas. Si certains hommes sont concernés par ce problème, ce sont tout de même les femmes chez qui le désir reste le plus souvent absent. Et de ce déséquilibre entre les parents naissent des tensions au sein du couple. La relation n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était avant l’arrivée du bébé, sans que l’épouse ne puisse vraiment expliquer pourquoi.
Pour certaines femmes, cette absence de désir vient d’une peur. Conscientes du bouleversement subi par leur corps au cours de l’accouchement, elles se demandent quand il est raisonnable de reprendre une activité sexuelle. Généralement dans ce cas, et si c’est la seule inquiétude, tout rentre bien vite dans l’ordre et le couple se redécouvre rapidement. A cette question (quand est-il raisonnable de reprendre des rapports sexuels avec pénétration ?), nous répondrons qu’il n’y a aucune règle : tout dépend de la grossesse (angoissée, sereine, en forme, alitée…), de l’accouchement (césarienne, épisiotomie…) et du tempérament du bébé (gros dormeur, petit dormeur, zen, excité, angoissé…). Bref, tant de facteurs qui peuvent laisser des traces douloureuses ainsi que de la fatigue. L’essentiel est de se laisser le temps, de permettre au désir de revenir sans bouleverser les choses.
Cela demande un peu de patience au papa. Il doit par ailleurs se montrer attentionné et tendre avec sa compagne et lui faire comprendre qu’il la trouve toujours aussi jolie que lorsqu’ils se sont rencontrés, même si elle a des cernes comme des valises sous les yeux et un ventre encore un peu rebondi et un peu mou. Tout cela rentrera dans l’ordre passé les deux ou trois premiers mois. Il ne faut pas hésiter à parler également, afin de mettre des mots sur ses peurs ainsi que sur ses envies (peut-être a-t-on besoin seulement d’être prise dans les bras) pour éviter que chacun se sente délaissé.
Un manque de désir
Pour d’autres femmes, le problème n’est pas tant l’inquiétude mais simplement un manque évident de désir, qui parfois dure depuis de longs mois et semble mal parti pour refaire surface.
Dans ce cas, toutes les « excuses » sont bonnes. Fatiguée, trop de travail, le bébé qui a beaucoup pleuré, angoissée par ce nouveau rôle de mère, gênée par l’enfant qui est dans la pièce d’à côté… Beaucoup de petits tracas qu’on pourrait mettre de côté une fois le petit ange endormi mais qui en fait servent souvent d’alibi.Le fait est qu’hommes et femmes sont radicalement différents devant leur nouveau rôle de parent. Les hommes sont pères, certes, mais ils sont avant tout époux et amants et il leur tarde de retrouver leur femme enfin libre de ses mouvements après avoir été si longtemps gêné par son gros ventre. Les femmes, elles, se découvrent avant tout mères. Non pas qu’elles aiment moins leur mari, mais leur bébé leur offre la possibilité d’exprimer tout leur amour d’une manière différente. Et cela leur suffit, au point que leur propre désir charnel passe au second plan, voire au dernier plan.
Cependant, elles n’en ignorent pas pour autant les désirs de leur époux, elles les comprennent même, mais se sentent incapables de les satisfaire. On a beau leur rétorquer que faire l’amour c’est bon pour la santé, à grand renfort d’études scientifiques passionnantes, rien n’y fait. Et avec le temps, elles n’osent plus montrer de tendresse à leur compagnon de peur d’attiser en lui du désir et de devoir lui dire « non ». Ambiance garantie ! Les hommes se sentent alors ignorés, non désirés et se lassent peu à peu de faire des efforts. Ils lâchent prise et montrent à leur tour de moins en moins d’intérêt pour leur femme. Chacun se sent alors délaissé, c’est le cercle vicieux. La tension s’installe au sein du couple et les partenaires s’éloignent l’un de l’autre. On court au clash.
Une compréhension est nécéssaire des deux côtés
Il faut donc accepter de faire des efforts, des deux côtés. Mais pour que ces efforts soient réalisables, encore faut-il exprimer ce dont on a envie. Ainsi, il est très important de se parler, dire par exemple qu’on a envie que de caresses. Car une vie sexuelle épanouie ne passe pas forcément par la pénétration.
Il faut également provoquer le désir. Il est utopique pour un homme de croire qu’une femme va pouvoir se forcer à avoir envie de faire l’amour. Une ambiance, quelques mots murmurés au creux de l’oreille, un message griffonné sur un papier suffisent parfois à créer une atmosphère propice. S’octroyer des moments à deux est aussi l’une des clés d’une vie de couple réussie. De temps en temps, l’espace d’un week-end, il faut savoir laisser le petit ange aux grands-parents. Pas de panique, ils ont été parents bien avant nous et savent s’occuper d’un bout de chou.Pourquoi ne pas éteindre la télé de temps en temps ? Combien de personnes se lamentent devant les programmes que proposent nos chaînes mais restent malgré tout scotchés à l’écran ? Si ce soir c’est la 216ème rediffusion de la grande vadrouille, cela semble être le bon moment pour une soirée massages à la lumière des bougies.
Une des clés : prendre soin de soi !
Enfin, pour éprouver du désir il faut aussi se sentir désirable. Voilà pourquoi il est important de prendre soin de soi. S’offrir un soin chez l’esthéticienne, une coupe chez le coiffeur, se maquiller et ne pas mettre la première chose qui nous tombe sous la main pour s’habiller. Ce conseil est valable pour les femmes, qui ont besoin de se retrouver après leur accouchement, mais aussi pour les hommes (qui se sont parfois laissés aller pendant la grossesse ou ont fait ce qu’on appelle une couvade).