L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire chronique qui perturbe le repos nocturne en provoquant des interruptions involontaires de la respiration. Ces pauses, appelées apnées, peuvent durer de quelques secondes à plusieurs dizaines de secondes et se répéter plusieurs dizaines, voire centaines de fois par nuit.
Elles entraînent une baisse du taux d’oxygène dans le sang, forçant le cerveau à envoyer des signaux d’alerte pour relancer la respiration. Ces micro-réveils perturbent profondément la qualité du sommeil sans que la personne en soit toujours consciente.
À long terme, cette privation de sommeil réparateur peut avoir des répercussions importantes sur la santé physique et mentale.
Les causes et les facteurs de risque
Ce trouble touche une part significative de la population, bien que nombre de personnes en souffrant l’ignorent, souvent parce que les symptômes passent inaperçus ou sont attribués à d’autres causes, comme le stress ou la fatigue accumulée. Plusieurs facteurs de risque favorisent l’apparition de l’apnée du sommeil.
- Le surpoids et l’obésité : un excès de graisse autour du cou peut comprimer les voies respiratoires, augmentant ainsi les risques d’obstruction pendant le sommeil.
- Le vieillissement : avec l’âge, les muscles de la gorge ont tendance à se relâcher, ce qui rend les voies respiratoires plus susceptibles de s’effondrer pendant la nuit.
- La consommation d’alcool et le tabagisme : l’alcool détend les muscles de la gorge et peut aggraver les obstructions respiratoires. Quant au tabac, il provoque des inflammations des voies aériennes, réduisant ainsi leur diamètre.
- Les anomalies anatomiques : une mâchoire trop étroite, une langue volumineuse ou des amygdales hypertrophiées peuvent favoriser l’apparition de l’apnée du sommeil.
- Le sexe masculin : les hommes sont plus touchés que les femmes, notamment en raison de différences dans la répartition des graisses corporelles et de la structure des voies respiratoires. Toutefois, après la ménopause, le risque chez les femmes devient similaire en raison des changements hormonaux.
Les symptômes
Les signes caractéristiques de l’apnée du sommeil sont souvent rapportés par l’entourage plutôt que par la personne elle-même, qui ne se rend pas toujours compte des interruptions respiratoires. Le symptôme le plus courant est le ronflement bruyant, souvent irrégulier, entrecoupé de pauses suivies de reprises brusques de la respiration.
Parmi les autres manifestations, on retrouve :
- Des réveils nocturnes avec sensation d’étouffement ou de suffocation, dus aux interruptions de la respiration.
- Une fatigue excessive en journée, même après une nuit apparemment complète, en raison d’un sommeil fragmenté et peu réparateur.
- Des maux de tête matinaux, causés par le manque d’oxygénation du cerveau durant la nuit.
- Des difficultés de concentration et des troubles de la mémoire, résultant d’un sommeil insuffisant qui affecte les fonctions cognitives.
- Une irritabilité accrue, voire des épisodes de dépression et d’anxiété, en lien avec la fatigue chronique et le stress causé par le manque de sommeil.
En l’absence de prise en charge, l’apnée du sommeil peut entraîner des complications graves, notamment une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle et de diabète.
Comment diagnostiquer l’apnée du sommeil ?
Le diagnostic repose principalement sur un examen approfondi du sommeil. La méthode de référence est la polysomnographie, réalisée en laboratoire du sommeil. Cet examen consiste à enregistrer plusieurs paramètres physiologiques durant la nuit, notamment la respiration, le rythme cardiaque, l’activité cérébrale et le taux d’oxygène dans le sang. Ces données permettent d’évaluer la fréquence et la gravité des apnées.
Une alternative plus légère, la polygraphie ventilatoire, peut être réalisée à domicile. Elle mesure principalement les flux respiratoires et les pauses respiratoires durant le sommeil, offrant une solution plus accessible pour un premier dépistage. Toutefois, elle est généralement moins précise que la polysomnographie complète et peut nécessiter un examen complémentaire si les résultats sont ambigus.
Quels traitements ?
Le traitement de l’apnée du sommeil dépend de sa sévérité et des facteurs sous-jacents.
- Cas légers à modérés : dans certains cas, de simples modifications du mode de vie peuvent suffire. La perte de poids est souvent recommandée pour réduire la pression sur les voies respiratoires. L’arrêt du tabac et de l’alcool peut aussi améliorer la qualité du sommeil. Il est parfois conseillé de dormir sur le côté plutôt que sur le dos, car cette position favorise l’ouverture des voies aériennes.
- Cas sévères : lorsque les apnées sont fréquentes et impactent significativement la qualité de vie, l’utilisation d’un appareil à pression positive continue (PPC) est la solution la plus efficace. Disponible notamment sur Cpap store, cet appareil envoie de l’air sous pression à travers un masque nasal ou facial, empêchant ainsi l’obstruction des voies respiratoires. Bien que son utilisation puisse nécessiter une période d’adaptation, il permet une amélioration rapide des symptômes et réduit les risques de complications à long terme.
- Autres solutions : dans certains cas, une orthèse d’avancée mandibulaire peut être prescrite. Il s’agit d’un dispositif dentaire qui avance légèrement la mâchoire inférieure afin de dégager les voies respiratoires. Enfin, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées si des anomalies anatomiques sont à l’origine du problème, bien que ces opérations ne soient généralement envisagées qu’en dernier recours.
L’importance d’une prise en charge rapide
L’apnée du sommeil est un trouble sérieux qui ne doit pas être négligé. Au-delà de la fatigue et des désagréments quotidiens, ses conséquences sur la santé peuvent être graves, augmentant les risques de maladies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux et d’hypertension artérielle. De plus, la somnolence diurne qu’elle entraîne accroît le danger d’accidents de la route et de baisse de performance au travail.
Un dépistage précoce et une prise en charge adaptée permettent d’améliorer considérablement la qualité de vie des personnes concernées. Grâce aux avancées médicales, plusieurs solutions existent pour traiter efficacement ce trouble et retrouver un sommeil réparateur. Il est donc essentiel de consulter un spécialiste en cas de doute afin d’éviter des complications sur le long terme.